Certains arbres nous fascinent par leur longévité extraordinaire et par leur passé. Tenez-vous bien, des marqueurs ont daté des Ginkgo biloba sur des supports vieux de 270 millions d’années. Inutile de dire qu’il en a vu de toutes les couleurs !

Et ce n’est pas peu dire puisqu’à ce jour, nous ne lui connaissons aucune maladie, aucun prédateur et il est résistant au-delà de -30 °C. Seul l’homme peut mettre fin à son existence. Et encore, il supporte très bien la pollution atmosphérique.

Celui-ci a été planté dans cette rue de Saint-Nazaire, il y a 140 ans. Il est juste à côté du port et a survécu aux bombardements intenses de la deuxième guerre mondiale.

Malgré cette longévité, il n’existe sur terre plus qu’un seul genre et qu’une seule espèce. Le sujet que nous voyons ici exprime son mal-être par l’apparition de ces protubérances. Elles sont appelées des « chichis » et si elles en avaient la possibilité, elles donneraient de nouvelles tiges en rejoignant le sol.

Le Ginkgo se met aux couleurs de Noël en s’habillant d’une teinte jaune or qui le distingue de tous les arbres, d’autant plus que cette parure arrive tardivement, entre fin novembre et début décembre.

Sa feuille est aussi intéressante dès le printemps, avec sa couleur vert pâle, voire vert-jaune, et sa forme en éventail. Nous l’appelons l’arbre aux 40 écus, certains diront pour sa couleur d’or en automne, mais cette appellation tiendrait plutôt d’une histoire de négoce. Au XVIII° siècle, un riche propriétaire Montpelliérain aurait acheté 5 pieds de Ginkgo à un horticulteur anglais pour 25 guinées, l’équivalent de 40 écus d’or.

Les jeunes ginkgos ont un port très linéaire avec de grands espaces entre les branches, donnant l’impression d’être une échelle. En vieillissant, les branches se ramifient et forment de magnifiques sculptures qui apparaissent après la chute des feuilles.

Les ginkgos peuvent atteindre 30 m de haut et 8 à 10 m de large, mais si vous souhaitez un sujet plus adapté, il y a de nouvelles variétés aux formes compactes, comme le ‘Blagon’, ou allongées comme l’Horizontalis.

Plantez-le dans un sol bien drainé et idéalement fertile et profond, le ginkgo s’adaptera cependant à de nombreux contextes. Exposez-le au soleil, même s’il aura une tendance à aimer l’ombre l’été.

Dernière particularité de l’arbre aux 40 écus : il est dioïque. Les fleurs mâles et femelles ne sont pas sur la même plante !