Voici une plante que nous chérissons particulièrement pour deux raisons : elle est encore inhabituelle dans nos jardins et sa fleur est exceptionnelle.

Nous sommes ici devant la protée hybride Rosanne, croisement entre le Protea roupelliae et le Protea susannae

Les protées sont utilisées dans nos bouquets depuis de nombreuses années, mais cela fait seulement une petite vingtaine d'années que nous les trouvons en pots pour les transplanter dans nos jardins.

J’ai planté ce massif il y a 12 ans, dans ce jardin en front de mer. Il a été nécessaire de protéger les plantes durant un ou deux hivers, mais elles se sont parfaitement acclimatées à des températures négatives. En règle générale, les protées résistent à des températures de -5 °C, dans un climat sec, sur de très courtes durées.

Le premier sujet important, c’est bien entendu la rusticité. Tous les jardins dans un périmètre proche des côtes de Cherbourg jusqu’à Biarritz, ainsi que dans le Midi de la France, peuvent trouver une place pour ces merveilles.

Pour les régions où le froid peut s’installer sur plusieurs semaines, il est préférable de les garder en pots et de les hiverner dans une pièce ensoleillée non chauffée.

Au niveau du sol, nous sommes sur des plantes acidophiles de terrain sec et bien drainant. Il ne faut pas que l’humidité s’installe au risque de voir le phytophtora se développer. De même, le sol ne doit pas s’assécher. Un paillage au pied permettra de préserver le Protea d’une trop forte évaporation.

C’est une plante qui n’aime pas le calcaire ni le phosphore. Soyez vigilant sur la nature de votre sol et de votre eau. Si cette dernière est calcaire, privilégiez l’eau de pluie. Ne tolérant pas le phospore - un élément présent dans tous les engrais - il est préférable de ne rien mettre, un peu d’acidifiant en début du printemps suffira.

Les fleurs forment de gros capitules en bout de branches et donc sur la pousse de l’année. Vous pouvez rabattre sévèrement les tiges, quel que soit le niveau. Cela guidera la hauteur de l’arbuste dans son développement. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques des protées. En Afrique du Sud, leur pays d’origine, elles ont peuplé de grandes parcelles appelées « Fynbos ». Régulièrement, le feu détruit la végétation qui reprend grâce à un système racinaire très puissant et nourrit par les cendres de la plante.

Le feuillage persistant a une couleur vert foncé, vert clair ou argenté, selon les variétés. Dans tous les cas, il est présent sur de longues tiges qui caractérisent si bien la famille des protéacées.

Nous concluons, bien entendu, par cette fleur extraordinaire : une cyme en forme de coupe ou de gobelet, pouvant atteindre 30 cm de diamètre, avec des bractées (feuilles modifiées) prenant une couleur rougeâtre, rose ou crème, selon les variétés, avec au centre des fleurons tubulaires.

Elle apparait d’avril à octobre, mais il n’est pas rare de voir des boutons toute l’année, certains s’ouvrent même en hiver. Vous bénéficiez ainsi d’une floraison permanente.