Royale !


Je ne peux m’empêcher ce petit clin d’œil aux événements du mois de septembre, c’est surtout le nom commun de la plante que je vais évoquer aujourd’hui : la protée royale. 

Si parmi vous il y a des spécialistes, ce n’est pas exactement la Protea cyranoides que j’ai photographiée ici mais la Protea x ‘Rosanne’. Il y a peu de différence, juste la couleur de la fleur, la première ayant des bractées jaunes orangés et des fleurons jaunes.

Depuis douze ans, je vous ai régulièrement évoqué cette plante que je chérie particulièrement. Deux raisons : c’est une plante encore inhabituelle dans nos jardins et c’est une fleur bien entendue exceptionnelle ! 

Il y a une troisième raison que je ne suis pas fière de mettre en avant : c’est la première fois en dix ans que je réussis son implantation dans mon jardin… « La réussite c’est d’aller d’échec en échec sans perdre sa motivation » dixit Winston Churchill. Je dois avouer qu’il m’a fallu du temps pour maitriser l’habitat de cette merveille.

Pourtant j’avais un bel exemple à Pornic. J’ai planté un massif Boulevard de l’Océan au printemps 2012. Je n’ai jamais réussi à reproduire l’environnement favorable dans mon coin de paradis jusqu’à aujourd’hui.

Le premier sujet important pour réussir l’implantation des Protéas c’est bien entendu la rusticité. Tous les jardins à 50 km des côtes, de Cherbourg à Biarritz et le Midi de la France peuvent trouver une place pour des Proteas.

En règle générale, elles résistent à des températures de -5°c par temps sec et sur de très courtes durées. 

Pour les régions où le froid peut s’installer sur plusieurs semaines, il est préférable de les garder en pots et les hiverner dans une pièce ensoleillée non chauffée.

Le deuxième sujet, et sans doute le plus important dans mes expériences, il faut respecter les qualités agronomiques des protées. 

Ce sont des plantes acidophiles de terrain sec et bien drainant, similaire aux bruyères, non calcaire et il ne faut surtout pas apporter d’engrais phosphaté. 

Si l’humidité s’installe par une météo trop pluvieuse, une maladie, le phytophtora, se développe par les racines et montent progressivement dans la plante se caractérisant par un brunissement des parties aériennes,

Le terrain doit être sec, mais s’il devient asséché, les plantes peuvent souffrir. Il faut conserver un paillage d’écorces ou d’épines de pin au pied qui préservera d’une trop forte évaporation.

Soyez vigilant sur la nature de votre sol et de votre eau. Les deux ne doivent pas être calcaire. Dans le doute, privilégiez l’eau de pluie pour l’arrosage.

Ne tolérant pas le phosphore, élément présent dans tous les engrais, il est préférable de ne rien mettre, juste un peu d’acidifiant en début du printemps.

Troisième sujet : l’entretien. Les fleurs se forment en bout de branches sur la pousse de l’année. Vous pouvez rabattre les tiges, sévèrement ou pas, ce qui guidera la hauteur de l’arbuste dans son développement.

C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques des Protéas. Dans leur pays d’origine, l’Afrique du Sud, elles ont peuplé de grandes étendues appelées « Fynbos ». Régulièrement le feu détruit la végétation des Fynbos qui reprend grâce à un système racinaire très puissant et nourrit par les cendres des plantes.

Le port de la plante est caractéristique des protéacées : de longues tiges suffisamment distantes les unes des autres et couvertes de feuilles persistantes de différentes couleurs selon les variétés : vert foncé, vert clair et argenté. 

Ayant pris en compte tous ces sujets, nous concluons bien entendu par la fleur qui ne laisse pas indifférent. Formant un gros capitule en cyme des branches, comme une coupe ou un gobelet, elle peut atteindre 30cm de diamètre avec des bractées (feuilles modifiées) prenant une couleur rougeâtre, rose ou crème selon les variétés et avec au centre des fleurons tubulaires.

Elle apparait d’avril à octobre mais il n’est pas rare de voir des boutons toute l’année et certains s’ouvrir en hiver. Vous bénéficiez ainsi d’une floraison permanente. Royale !

Jardinez bien

Votre jardin en octobre :

Lune descendante (je plante et je taille) le 1er et 2 octobre puis du 16 au 29.

Lune ascendante (je sème et je récolte) du 3 au 15 ocotbre puis le 30 et 31. 



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